La mondialisation des activités de production, la tertiarisation de l’économie et les nouveaux modes de gestion de la main-d’œuvre ont modifié les conditions de représentation et de lutte des travailleuses et travailleurs. À travers une enquête sur les pratiques de la CGIL italienne dans le secteur du nettoyage, l’article montre en quoi la prise en compte des dominations croisées est féconde pour étudier les rouages de la représentation syndicale. Lorsque la représentation syndicale est composée de personnes blanches, italiennes, n’ayant jamais travaillé dans ce secteur et ne partageant pas l’expérience de la domination des salarié∙es de ce « sale boulot », le seul vecteur de lien entre elles et eux est le rapport de confiance. Il est toutefois difficile à maintenir dans le temps et, lorsqu’il n’est pas accompagné de changements structurels dans les modalités de représentation, il échoue à constituer un levier d’engagement syndical dans la durée de ces salarié∙es.