Les services de prise en charge de la petite enfance et de la perte d’autonomie sont de plus en plus reconnus comme devant faire l’objet d’un « service public », au sens où ils renvoient à des besoins sociaux considérés comme légitimes. Cet article se propose d’évaluer ce qu’il en coûterait, du point de vue des finances publiques, de substituer à l’organisation actuelle une organisation reposant sur une fonction publique du care permettant d’homogénéiser non seulement les conditions d’emploi mais également l’accès à ces services sur le territoire. Nous montrons que pour offrir, dans le champ de la petite enfance et celui du grand âge, un taux de service identique à celui du 10e département le mieux doté, 183 000 emplois supplémentaires sont à créer, ce qui coûterait 7,9 milliards d’euros. À travers ces estimations nous montrons que les coûts de l’organisation actuelle sont déjà largement supportés par les finances publiques et que l’affirmation d’un secteur public du care ne constituerait pas un investissement disproportionné.