Ce rapport s’appuie sur trois enquêtes réalisées auprès de personnels enseignant et non enseignant des écoles maternelles, de personnels d’entretien et de restauration des établissements scolaires, ainsi que d’aides à domicile. Ces différents secteurs d’activité, associés bien souvent aux métiers du care permettent d’illustrer empiriquement les effets de la fragmentation des formes d’emploi et du travail sur le sens accordé à celui-ci et les incidences en termes d’engagement syndical.
Un premier chapitre restitue un rapide état de la littérature concernant les activités féminisées et associées aux métiers du care, en nuançant un certain nombre d’idées reçues concernant notamment les questions de « travail vocationnel ». Un deuxième chapitre, s’empare du cas des écoles maternelles pour observer la manière dont, au sein d’une unité de lieu, coexistent une pluralité de statuts professionnels. Un troisième chapitre prolonge la réflexion sur l’éclatement des collectifs de travail à partir du cas de l’entretien des établissements d’enseignements secondaires (les collèges). Enfin, un quatrième et dernier chapitre explore le secteur de l’aide à domicile.
Ce rapport revient sur la réalité du travail dans ces secteurs d’activités, ses principales difficultés matérielles et ses faibles rétributions aussi bien en termes de salaires que de reconnaissance. Néanmoins, il présente aussi la manière dont l’atomisation au travail et l’isolement des salariées, s’il les complexifie, n’entrave pas totalement les possibilités de (re)créer du collectif. Les organisations syndicales pour essayer d’organiser ces salariées isolées peuvent par exemple compter sur certaines initiatives situées en dehors du travail (les collectifs de parents d’élèves, les proches aidants, les personnes dépendantes).