Conçus pour être des lieux d’enseignement avant d’être pensés comme des espaces d’éducation, voire même éducatifs, les bâtiments scolaires peuvent produire des discriminations entre les élèves, en particulier dans l’appréhension genrée de l’utilisation et de l’occupation de ces espaces. La question des toilettes est une ritournelle souvent évoquée dans les conseils d’école ou d’administration des établissements scolaires ; de même la cour de récréation a été l’objet de plusieurs études montrant comment elle est souvent accaparée par le "jeu des garçons" duquel sont exclues les filles, si aucune démarche volontariste n’est mise en oeuvre pour en faire un espace partagé, voire un lieu
d’apprentissage de la mixité.
Davantage centrée sur les établissements scolaires du second degré, cette étude réalisée par l’agence Phare vise à présenter de façon synthétique les principaux enseignements issus de la littérature scientifique, nationale et internationale, sur la thématique des inégalités genrées dans les usages de l’espace scolaire et de restituer les grands résultats des travaux existants, de mettre à jour leurs apports mais également leurs manques et points aveugles.
Il s’agit également d’identifier les initiatives existantes visant à réduire les inégalités de genre liées aux espaces scolaires, de les présenter, de montrer à quelles problématiques elles répondent, leurs apports et éventuelles limites, et d’identifier les enjeux qui restent non couverts par les solutions existantes.
Au travers de l’analyse de ce qui se produit dans les différents espaces d’un établissement scolaire, il s’agit également en fin d’étude de produire des préconisations pratiques et concrètes, en donnant à voir la diversité des leviers activables pour que les agent∙es des collectivités et de l’Éducation nationale puissent s’en saisir et agir en faveur d’un espace scolaire vecteur d’égalité entre les genres. Si elles sont soutenues politiquement, ces préconisations pourront agir pour une amélioration des politiques publiques et actions mises en oeuvre en faveur de l’égalité des genres dans l’espace scolaire.
En conduisant un tel travail, il s’agit de s’inscrire dans la promotion et à la diffusion d’une éducation non sexiste des individus. L’étude donne à voir une part des mécanismes de (re)production des normes de genre dans l’espace scolaire et favorise ainsi une prise de conscience de ces inégalités. La mise en évidence de ce fonctionnement et sa diffusion participent à modifier les représentations à ce sujet, et pourrait permettre de susciter la mise en place d’actions et démarches ambitieuses pour les contrer.
Egalement disponible : Synthèse de l'étude
Étude réalisée dans le cadre de l’agence d’objectif IRES de l’UNSA Éducation par Vahée Bouvatier, Lucie Etienne, Manon Réguer-Petit et Lou Titli de l’agence Phare et le Centre Hubertine Auclert