Dans le contexte d’une mutation globale de la société à travers la technologie numérique, l’enjeu contemporain majeur pour les institutions du savoir (à commencer par l’école) est double. Il s’agit d’une part d’évaluer dans quelle mesure ces institutions peuvent être réinventées dans le sens d’une acculturation et d’une appropriation de ces nouveaux outils. Mais il s’agit aussi d’investir une réflexion inter-institutionnelle et transdisciplinaire autour des transformations épistémologiques et épistémiques dont s’accompagne la révolution technologique que nous vivons aujourd’hui. Néanmoins, le rythme effréné de l’innovation disruptive semble rendre impossible cette appropriation et cette réflexion. L’enseignant, l’éditeur, le chercheur semblent tous condamnés à être « en retard » sur la technique. D’autant que l’économie des data qui s’est emparé du web privilégie un marché de l’information au détriment du partage des savoirs. Dans un tel contexte, la tâche des institutions du savoir doit être de se réinventer tout en reprenant la main sur la question technologique. Notre rapport étudie comment cette réinvention peut être envisagée à partir de l’hypothèse d’une économie de la contribution faisant du savoir sa valeur centrale. Les réseaux numériques rendent possible un dépassement de la distinction classique du producteur et du consommateur, et il devient possible d’envisager l’école, l’université, la recherche ou encore l’industrie éditoriale comme dépendant de la figure du contributeur.