La réforme de l'assurance-chômage intervenue en 2001 a mis l'accent sur la volonté de développer une politique d'activation des dépenses indemnitaires. C'est dans ce cadre-là qu'a été instauré par l'UNEDIC (union pour l'emploi dans l'industrie et le commerce) le PARE « plan d'aide au retour à l'emploi », un dispositif qui lie plus étroitement le versement des allocations de chômage au devoir de reclassement professionnel des demandeurs d'emploi indemnisés par cette institution. Dans la mesure où la France se caractérise par l'existence d'un régime indemnitaire tripartite (les partenaires sociaux pour l'assurance-chômage et l'Etat pour le régime de solidarité), les pouvoirs publics ont voulu étendre le bénéfice du PARE à l'ensemble des chômeurs quel que soit leur statut indemnitaire. C'est du reste à l'ANPE (Agence Nationale pour l'Emploi) qu'échoit la mission, depuis le 1er juillet 2001, d'assurer la mise en œuvre opérationnelle du PARE. Cette volonté a résulté du souci de ne pas mettre en place une politique de l'emploi à plusieurs vitesses et d'assurer ainsi un traitement égalitaire de l'ensemble des chômeurs. Cet article vise à analyser les répercussions qu'induit l'arrivée du PARE dans l'offre de services de l'ANPE et de l'UNEDIC. La question centrale qui traverse cet article est de savoir dans quelle mesure ce dispositif, théoriquement unique et ouvert à tous les chômeurs, pourra résister à l'éclatement des modes de financement des différentes mesures pour l'emploi et la formation. En conclusion, cet article souligne donc le risque, bien réel, de voir émerger un traitement dual des demandeurs d'emploi.