Surtout centré sur les négociations collectives dans les banques adhérentes de l'Association Française des Banques (AFB), cet article concerne deux questions propres au champ des relations professionnelles : l'articulation entre la négociation de branche et d'entreprise et l'instabilité du jeu des acteurs. De ce point de vue, la Banque qui a certes construit des « marchés du travail périphériques » chez ses sous-traitants (transport de fonds, gardiennage, tri des chèques, etc.) est pourtant intéressante à étudier précisément parce qu'elle continue à relever du marché primaire (emplois protégés) dont parlent M. Piore et P. Doeringer (1971). Les lois Aubry et la renégociation de la convention collective des banques AFB ont relancé la négociation de branche alors que depuis des années, conformément à la norme états-unienne, les négociations tendaient à s'inscrire dans une logique de régulation par le bas. Et justement, l'analyse de la négociation collective ces dernières années remet en cause quelques certitudes à ce sujet. La tendance n'est pas exactement celle qui avait été repérée.