Depuis septembre 2008, la gestion des conséquences sociales de la crise a constitué un enjeu central des négociations interprofessionnelles. Lors d'une première phase, le contenu des accords est souvent complémentaire de celui des politiques publiques de relance de l'activité. Lorsque, dans une seconde phase, les politiques publiques privilégient la compétitivité et la restauration des finances publiques, la question est posée d'une capacité d'autonomie de la négociation collective. En 2011, l'exigence patronale d'une négociation à coût nul ne laisse que des marges réduites. Les accords signés marquent surtout la volonté de sauvegarder le fonctionnement des institutions paritaires et de procéder à une réallocation ciblée d'une fraction de leurs ressources. L'observation de la période de crise confirme le diagnostic de tripartisme masqué qui caractérise le modèle français de régulation sociale.