Revisiter l’histoire de la mise en place du système des prestations familiales permet de revenir sur son origine salariale et de s’interroger sur sa construction en tant qu’assurance sociale ou encore sur ses dimensions contributives. Ce détour montre qu’il n’est pas incohérent de financer des prestations familiales par des cotisations. Un système bâti sur la solidarité professionnelle peut viser explicitement la généralisation au-delà des seules personnes en emploi. Le développement du système des prestations a permis à une part de plus en plus importante des ressources des travailleurs d’être déconnectée du pouvoir discrétionnaire de l’employeur notamment à partir des années 1940. Ce « second salaire » et les cotisations sociales bénéficient d’une très forte acceptation, non pas malgré l’effacement du lien du droit aux prestations avec l’occupation d’un emploi, mais bien parce que ce droit est rapidement étendu au-delà des cotisants.